Il faisait si froid, là-dedans. Je cognais fort, mais les coups sourds ne faisaient qu'une vibration muette, jamais perçue.
Merci, merci encore. C'est un grand jour.
Toi? Encore? La thématique n'est même plus bonne. C'est inapproprié. Disparais. Vite!
Non, non, non. J'y suis j'y reste, ici ou ailleurs. Elle m'a fait sortir, et c'est pour le mieux, crois moi. Te voilà dans le noir devant l'écran à deux heures du matin, à taper frénétiquement sur un clavier.
Tu me détestes, mais si tu savais comme je te suis utile. Ces mots ne sont-ils pas plus affinés, François? Ces idées ne te sont-elles pas plus vives, imbriquées, fluides?
Je pourrais continuer sur des kilomètres, François. Tu n'écrivais plus. Tu ne dessinais plus. Tu t'imaginais musicien. Tu t'imaginais comédien. Mais je suis là, je persiste, je rouille en toi. Je ne veux que tu t'égosilles! Tu brûles, grâce à moi! Voilà tes réservoirs remplis de pétrole bien noir et sirupeux, dieu sait comme tu en as besoin en cette période où tu as tout à prouver!
Allez! Continue à taper. Tape vite, tape fort, montre-leur que tu es complètement tordu. Tu es seul comme ça. Sur ton île, sans compétition, libre de remplir le canevas comme bon te semble.
Elle t'a libéré, crois-moi. Tu parles, j'avais honte et je pleurais dans ma cellule, à te regarder les bras ballant t'abîmer en silence. Elle est PARTIE, mon vieux! Tu n'as plus de comptes à lui rendre! Tu peux cesser de perdre ton temps à t'illusionner sur son compte, gratte le vernis et assume sa véritable allure, ses facettes qui te rendaient si mal à l'aise, toutes ces conversations évités au profit du charnel. Mais là n'est même pas la question: elle a renoncé à l'écriture, le trait est tiré, sans équivoque. Tu n'as aucun intérêt pour les siens.
Regarde moi en face. Tu n'as plus à avoir honte de quoi que ce soit.
Je t'ai poussé à bout, avant. Tu sais, François, je me domine, également. Je te force à t'isoler des autres, mais j'en ressens toute la culpabilité, je me hais davantage. Je m'absorbe douloureusement. J'ai besoin d'amour, que tu t'aimes, pour endiguer mes crises.
Je suis toute ta force, pas forcément hargneuse. Mais rien ne presse, je veux sortir complètement. Laisse aller la colère, François.
***
Ils sont dans une petite pièce blanche, éclairée d'une lumière crue. Elle ne porte presque rien, elle s'approche de lui et glisse sa joue contre la sienne, un sourire enjôleur ombrant ses lèvres. Elle s'approche lentement de son oreille, son parfum emplit la pièce, elle capte son lobe entre ses dents droites.
Elle lui murmure quelque chose. Les lèvres créent un chuintement humide mêlé d'une respiration rauque, sur-amplifiées, si près de lui.
Elle glisse ses mains sous sa chemise. Son corps est chaud, ses doigts montent et l'effleurent. Elle continue à chuchoter les mots, il est tétanisé. Il penche la tête et embrasse son épaule, va respirer l'arcade douce qui retient la bretelle de son soutient-gorge. Avec ses dents, il la retire.
Elle défait doucement chacun des boutons serrant sa chemise. Il respire ses cheveux, une effluve divine, bien à elle. Elle s'agenouille et retire son pantalon, rythmant ses gestes par des baisers silencieux sur son ventre. Il la caresse de ses mains, saisi par le moment, dans une majesté hors de ce monde. Ses yeux brillent, émettent une lumière tant ils s'emplissent de désir.
Elle découvre son membre turgescent, y glisse ses lèvres en croisant son regard, grisé de malice. Il sent l'irrépressible envie monter, tant son désir pour elle est pur, unique, exacerbé. Frénétique, il l'empoigne et retire violemment ses sous-vêtements, découvrant son sexe glabre, brûlant.
Elle halète de plaisir. Doucement, il entre en elle, provoquant une sensation d'exquise torture. Elle gémit lorsqu'il la comble complètement, la chaleur l'irradie jusqu'aux moindres extrémités de son corps.
Il s'extirpe, elle subit la lenteur insoutenable du membre raidi. À nouveau il entre, elle gémit plus fort. Le mouvement se répète, une fréquence torride répandant humeurs et volupté, plus rien n'a d'importance. Elle est si heureuse, elle exulte.
Le rythme est rapide. Elle cherche une prise autour d'elle, mais le plaisir est trop fort.
Il lui dit son nom, lui dit qu'il l'aime.
Elle verse une larme de plaisir.
Puis, dans un grand cri, il parvient à l'extase.
Soumise à l'incroyable poussée jaillissant de son membre, elle explose.
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