19.2.14

1146. TDG: Quel jeu vidéo vous a le plus effrayé?

Il est très rare que je clique sur des publicités.

J'ai l'impression d'être immunisé, même si tout un système de profilage s'assure que les rectangles soient bien colorés et remplis de produits à mon image. Mon conditionnement évite machinalement les bannières en dépit de leur allure criarde. D'ailleurs, celle qui scintille en ce moment dans le côté droit de ma page n'aura certainement pas mon curseur: un rabais pour des trajets aériens continentaux. Booaff.

Ceci dit, il y a quelques mois, l'une d'entre elles interrompt la lecture de mon feed Facebook nocturne, une activité dont l'intérêt médiocre rivalise avec un bon du Trésor. On peut lire dans la pub la phrase suivante: "Jeu d'horreur enpixel art. Expérience terrifiante."

Terrifié, moi? Par un jeu dont la facture minable évoque celle d'un antiqueUbi? Ben voyons. Internet, c'est ton pire "T'es pas game" à date. Le sourcil élevé, une moue oblique, je clique sur la pub.

Sur le site qui apparaît, je suis invité à me créer un compte et à essayer gratuitement le premier chapitre d'une aventure intitulée "The Last Door". Fait intéressant, le jeu est disponible en français et se joue directement dans le navigateur.


Au tout début de l'expérience, on me conseille d'éteindre les lumières et de porter un casque d'écoute. Je m'exécute, activant une introduction musicale lancinante. Une musique tellement poignante et angoissante que mes muscles se tendent, mes dents se resserrent. Le décor apparaît et je saisis pourquoi les personnages dessinés en points grossiers ont un si grand potentiel d'épouvante: c'est mon imaginaire qui complète leur portrait. Ainsi, Devitt, personnage principal de l'histoire, revêt instantanément mes propres traits. Celui d'Anthony Beechworth, psychopathe à l'origine de l'intrigue, s'habille d'une interprétation toute personnelle et bel et bien terrifiante. L'ensemble s'installe avec une formidable ambiance sonore et la persistance de cette musique terrible.

Le jeu étant d'une simplicité désarmante, je m'aventure dans des pièces sombres, faisant craquer le plancher vermoulu en ramassant des indices. Je comprends peu à peu où l'histoire m'emmène, mais elle le fait en m'imposant une pression terrible. L'équipe derrière The Last Door a su judicieusement déclencher des événements aussi épouvantables qu'inattendus derrière certaines portes, certaines fenêtres.

En nage, j'assiste enfin à la conclusion du premier chapitre, après quoi je me permets un long soupir d'aise. Puis, interdit, je constate que le deuxième chapitre est gratuit aussi.

Autant vous dire, il est encore plus effrayant. Le troisième davantage. Quant au quatrième chapitre, disponible depuis la semaine dernière, eh bien, je n'ai pas encore eu le courage de l'essayer.

Du haut de mes 27 ans, j'ai une hantise de fillette devant un jeu dont la signature visuelle évoque Super Mario Bros 1.



L'expérience m'a suffisamment transporté pour vous demander si certains jeux vidéo vous avaient causé des frousses comparables. Je serais bien heureux de me changer les idées. Ça m'apprendra à cliquer sur des publicités.

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