Ce soir, je suis, encore une fois, en démotivation, en perte d'autonomie, au large. Je ne suis même pas parvenu à demeurer plus de deux minutes dans une soirée dansante, tant je suis devenu inapte en société.
J'ai passé l'été à développer des amitiés que j'ai perdues. Ce quotidien tant confortable avec les gens de mon emploi ne m'a laissé qu'une tribu d'individus bruyants et stupides comme compagnie, les plus gentils étant repartis vers les études, les projets grandioses, etc.
Et j'ai fait le choix moral de rester avec les idiots plutôt que d'essayer de faire quelque chose de ma vie.
Pourquoi, je fais cet emploi? Pourquoi diable m'éraillai-je à en vanter les mérites, les aspects? Pourquoi, j'accumule de l'argent?
Je n'en sais rien!
J'eusse songé que mon existence soit targuée un sens. Je suis conscient qu'il me faille faire germer davantage mes talents, que je doive m'extirper de la stagnation, racine par racine, avant de sortir ma tête du sol sec.
Je n'en sais vraiment rien! Cette pauvre créature malade qui sclérose ma peau est en train de s'enfoncer par mes yeux, par ma bouche, par mon coeur.
Je ne me sens pas l'énergie de recommencer à me faire des amis au travail. Les pauvres rémanences humaines que je côtoie me répugnent toutes. Je connais la musique: il me faudrait les accepter, m'efforcer de leur trouver des qualités, parvenir à plaisanter avec eux.
Je ne m'en sens pas le courage. À quoi bon?
Je suis un personnage pitoyable sans la moindre créativité à cause d'eux. Ils ne méritent surtout pas mon amitié.
J'ai honte de ce que je deviens.
J'ai peur de ce que je deviens.
Je suis la proie de la plus effroyable solitude.
Et voilà la raison suffisante de mon écriture, pour un sempiternel billet de vacuité, l'éloge du désespoir dans tous ses synonymes.
En bref, ce soir, je prends conscience que je n'aime pas mon emploi.
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