J'élude tes questions.
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Le 30 septembre, en revenant chez moi après la LIMUL, j'avais les dents serrées, en proie à une irrépressible sensation d'impuissance et d'envie.
Dans mon trajet dans l'autobus, j'ai baissé les yeux sur mes mains, refermées, aux jointures saillantes. Bien blanches.
Je réalisais mal que tu t'étais motivée à venir seule à la LIMUL.
Après plusieurs occasions dans Québec, je ne comprenais pas cette soudaine proximité, qui m'acculait au pied du mur, me forçant à poser un geste, je ne sais trop, faire sortir la pression.
Tu étais là!
J'étais conscient et apeuré à l'idée de n'être qu'une amitié compensatoire, qui éventuellement saborderait mon espoir de t'avoir, là, avec moi, chez moi, contre moi.
Parce que, me disais-je en moi-même, j'assistais en figurant à un slow.
Alors que la trop longue 800 se remplissait d'individus douteux de fin de soirée, je serrais davantage les poings, et ils me parurent remplis de cette retenue.
Il fallait que ça sorte, ce soir là, je devais faire quelque chose.
Alors comme dans toute circonstances du même ordre, j'ai d'abord écrit le titre. Puis j'ai fait sortir ce qui me tiraillait, ce qui me rabotait le coeur, dans la forme la plus simple et vulgaire.
Enfin, honteux et satisfait, j'ai trouvé un codage de circonstance.
Voilà une partie des deux réponses à tes questions. Un "Je t'aime" ponctuel et bien senti, sanguin et écrit quelque part. Rien de comparable à ceux murmurés doucement. C'était en moi-même et je l'ai expié, libérant ma soupape, cristallisant le moment, vlan!
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Je ne sais pas si cette forme marginale de correspondance me plaît. Je pense que oui. Mais je ne suis pas sûr. C'est chez nous, icitte, attention au ménage.
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